46- Pierre Mortier-Duparc
Pierre Mortier-Duparc
par Gérard Blanchard
Pierre Mortier-Duparc (ou des Varannes) est né à La Suze le 8 septembre 1748 dans une famille de juristes, issu d’un père avocat et d’un grand-père bailli de la châtellenie du Mortier à La Bazoge. Il commença des études chez les pères de l’Oratoire au Mans puis les poursuivit à Paris. Reçu à son tour avocat en Parlement il revint au Mans exercer sa profession.
La Suze en 1695 méd. Louis Aragon
Le jeune homme partageait les idées de son époque quant aux nécessaires réformes institutionnelles et sociétales, lesquelles devaient trouver leur concrétisation avec la Révolution. Il s’engagea alors résolument dans la nouvelle administration. Procureur de la ville du Mans puis procureur-général-syndic du département, il participa activement aux débats et décisions locales. Favorable à la Constitution civile du clergé, il organisa la déportation des prêtres non-jureurs. Républicain mais homme modéré, il s’éloigna des affaires publiques à la fin de 1792. Il y revint après la tourmente et occupa pendant quelques mois un emploi d’inspecteur des études au Collège du Mans avant d’accepter d’entrer au Conseil des Cinq Cents, nouvelle chambre créée par la Constitution du 22 août 1795 instituant le régime dit du Directoire. Il siégea dans cette assemblée d’octobre 1795 à mai 1797.
De retour au Mans, il s’opposa, avec d’autres membres de la « Société libre des Arts pour le département de la Sarthe », au projet de démolition de la cathédrale et du couvent de la Visitation lequel allait bientôt être dédié au tribunal et à la prison. Il opta ensuite pour un poste de magistrat en présidant le tribunal civil du Mans pendant plusieurs années. Son biographe signale qu’il aurait refusé des promotions au tribunal criminel puis à la Cour d’Appel d’Angers, choisissant plutôt, le moment venu, une retraite paisible et campagnarde — il possédait le lieu des Vivancières à La Suze — tout en apportant son concours zélé aux travaux de la « Société royale d’Agriculture Sciences et Arts du Mans ».
Au soir de sa vie, le 10 juillet 1832, il fut élu président de cette vénérable institution. Honoré par sa désignation il accepta la charge malgré « son grand âge, sa faible santé et son ouïe défaillante », et ce bien qu’il jugeât la Société « languissante depuis qu’elle avait perdu plusieurs de ses membres remarquables ».
Son passage à la fonction directoriale fut de courte durée ; il présida sa dernière séance le 2 avril 1833 et disparut trois semaines plus tard à l’âge de 85 ans.
Son décès fut enregistré, à la Suze, le 24 avril 1833.
Château de La Suze par Saint-Elme-Champ, 1829, méd. Louis Aragon
« Homme estimable dont toute la vie fut consacrée à la culture et à la patrie »,
le président Mortier-Duparc laissait dans les archives de nombreuses contributions, rapports ou réflexions… sur des sujets divers concernant, par exemple, l’organisation des institutions, l’évolution des établissements d’enseignement et de la magistrature…
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