71- Philippe Bouton, 1992
Philippe Bouton
1992 à 2004
par Didier Béoutis
Né au Mans, le 31 mars 1934, Philippe Bouton est le 5ème - et dernier enfant - d’André et d’Étiennette Bouton. Il tenait de son père son aptitude pour les études juridiques, économiques et historiques, et, de sa mère, l’amour des belles lettres, de l’écriture et de la poésie. Originaire du nord du Maine (le Saosnois) par son père, et du sud (le Bélinois) par sa mère, il se sentait profondément attaché à notre province.
Philippe effectue ses études secondaires au collège Sainte-Croix et au lycée de garçons, et ses études supérieures aux facultés de droit de Caen et de Paris. Pourvu d’une licence en droit et de deux diplômes d’études supérieures (droit public ; droit romain et histoire du droit), il est appelé, comme de nombreux jeunes de sa génération, à effectuer ses obligations militaires en Algérie : deux années - 1960 et 1961 - en petite Kabilie, à une époque difficile qui l’aura marqué.
Libéré des obligations militaires, il aurait pu envisager une carrière universitaire, mais qui l’aurait nécessairement éloigné du Mans, en l’absence d’université. Philippe Bouton choisit donc de rester au Mans et s’associe, au côté de son frère Étienne, au cabinet immobilier que dirigeait alors leur père André, rue du 33ème Mobiles. Il y fera toute sa carrière professionnelle, jusqu’à son départ en retraite, en 1996.
Parallèlement, Philippe se mit au service de l’histoire du Maine à travers les sociétés savantes locales. Pendant plus de vingt ans, il occupa des responsabilités à la Société littéraire du Maine, tout d’abord auprès de Jeanne Blin Lefebvre, puis, après le décès de celle-ci, comme président, accompagnant les poètes de style classique qu’elle avait formés. Assidu aux séances de « Sciences et arts », dès son plus jeune âge, Philippe Bouton fut successivement secrétaire-rapporteur, vice-président, puis président, de 1992 à 2004. Il occupa aussi des responsabilités à La Vie mancelle, à partir de 1972, notamment comme vice-président.
La force de Philippe était sa très bonne connaissance des divers milieux sociaux de la Sarthe (enseignement public et catholique ; milieux professionnels juridiques ; monde ecclésiastique) ce qui lui permettait de bénéficier d’informations à plusieurs sources et de les recouper. L’œuvre de Philippe Bouton est abondante est variée. S’il n’a publié que deux ouvrages (« Le Mans en cartes postales anciennes » (1975 ; Bibliothèque européenne) ; « Le Vieux-Mans, richesses d’une ancienne cité » (1976, co-rédigé avec son frère Étienne ; atelier Philippe Petit), Philippe Bouton est l’auteur de nombreuses notices sur l’histoire locale - de l’antiquité à la période contemporaine -, publiées dans les différentes revues savantes locales (Sciences et Arts ; Société littéraire du Maine ; Vie Mancelle ; Province du Maine ; Revue historique et archéologique du Maine). Philippe Bouton a aussi publié des poèmes, des notices nécrologiques - un exercice dans lequel, comme son père, il excellait - et des récits tirés de scènes vécues à Saint-Calais, lors de séjours au presbytère de son oncle, le chanoine Jacques Bouton. Philippe n’aura malheureusement pas eu le temps de publier ces fort intéressants « Souvenirs calaisiens », témoignages d’un temps révolu.
Son attachement au Maine conduisit Philippe à acquérir, pour la sauver et la restaurer, une grande maison Renaissance, le manoir de La Coconnière, à Hambers (Mayenne), situé aux portes de la cité gallo-romaine de Jublains. Il s’attachait aussi à promouvoir les séjours de Marcel Proust, dans le manoir familial du « Clos des Mûriers » à Trouville-sur-mer (Calvados), alors qu’il y fréquentait le salon littéraire de Mme Strauss-Bizet-Halévy.
Marié à Nicole Coutanceau, avocat puis magistrat, Philippe était le père de trois enfants. Homme d’une grande rectitude, imperméable à tout esprit d’intrigue - il n’a jamais sollicité aucune prébende ou décoration -, très attaché à sa famille et à ses amis, Philippe aura mené son œuvre historique et littéraire de front avec ses activités professionnelles, sans se soucier d’une santé fragile qui l’obligera à réduire, peu à peu, ses productions.
Son œuvre perdure, et l’historien de demain y trouvera une documentation précieuse sur les hommes et faits du Maine.
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